Max Neuhaus Les pianos ne poussent pas sur les arbres, dir. Daniele Balit et Matthieu Saladin, 2019
Cette anthologie présente, pour la première fois en langue française, une sélection traduite des écrits et entretiens de Neuhaus, comprenant notamment plusieurs inédits et organisée selon une lecture s’attachant à dégager les principales lignes de fuite qui animent sa recherche foisonnante. La première partie s’intéresse à la problématisation contextuelle de l’écoute, comprise au carrefour de ses dimensions physiologique, technologique, sociale et culturelle, et dont dépend le renouveau critique d’une pensée de l’attention. La partie suivante regroupe un ensemble de textes où se dessine, au fil des années et des remises en cause esthétiques, l’émergence d’un paradigme sonore émancipé du musical et trouvant dès lors, chez l’artiste, son épanouissement dans le champ des arts plastiques. Les questions liées au design sonore et à l’environnement occupent la troisième partie et constituent un important domaine de recherche dans l’évolution du travail de Neuhaus. C’est ici une approche singulière de l’écologie sonore qui se fait jour. Formulée dans le sillage de son intérêt pour l’attention contextuelle de l’écoute et résolument inscrite dans des préoccupations urbaines, la position défendue par Neuhaus invite au passage à reconsidérer l’historiographie de ce champ d’études. La dernière partie réunit enfin les différents textes, documents et entretiens rédigés et donnés par Neuhaus qui simultanément interrogent et projettent, du point de vue sonore, les transformations sociales et esthétiques inhérentes à l’avènement des réseaux, investissant la communication orale au sein d’une communauté déterritorialisée d’une véritable politique de l’auralité.
L’adresse originale de cet article est https://teamed.univ-paris8.fr/spip....