2024-2025 - "Art, économie et réalisme capitaliste"
Cycle de conférences 2024/2025
Université Paris VIII 2 Rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis
Métro Saint-Denis Université, ligne 13.
Les mardis 18h-21h Amphithéâtre de la Maison de la Recherche, MR002
Cette nouvelle édition du cycle de conférences du master Écologie des arts et des médias souhaite s’arrêter sur les relations complexes entre art et capitalisme aujourd’hui, leurs influences et déconstructions réciproques, mais aussi les désirs et les imaginaires qui les traversent l’un et l’autre, en invitant les étudiant·es à travailler autour de six axes, à raison d’un axe par séance : langue du néolibéralisme, images du capitalisme, économies alternatives d’artistes, marché de l’art et mythe de l’entrepreneur, paradoxe et cohérence de la critique artiste, économies du travail artistique.
Mardi 15 octobre 2024 avec Sandra Lucbert, écrivaine
Mardi 10 décembre 2024 avec Maxime Boidy, maître de conférences en études visuelles à l’université Gustave Eiffel et Peter Szendy, philosophe, musicologue, professeur en humanités et en littérature comparée à Brown University
Mardi 17 décembre 2024 avec Sophie Cras, maîtresse de conférences en Histoire de l’art contemporain à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Mardi 18 février 2025 avec Anthony Galluzzo, professeur des Universités en sciences de gestion à l’université de Saint-Étienne et Nathalie Obadia, galeriste
Mardi 18 mars 2025 avec Eva Barto, artiste, co-fondatrice de la Buse, Ludovic Chemarin©, représenté lors de cette intervention par Damien Beguet, Laurent Marissal, peintre sans peinture
Mardi 8 avril 2025 avec Aurélien Catin, auteur et militant, Emilie Noutsis, artiste, co-fondatrice du collectif La Buse, Emanuele Braga, artiste, chercheur et activiste
(Changement de date) Jeudi 24 avril, 18h-21h, Conclusion, A282, avec l’artiste Florence Jung, les étudiantxs M2 EDAM et du Master ArTeC
Avec Sandra Lucbert, écrivaine
Les trois derniers livres de Sandra Lucbert portent sur l’appareil d’enrôlement discursif, normatif et pulsionnel du capitalisme financiarisé. La Toile reprend les codes du roman épistolaire pour mettre au jour la façon dont le numérique massifié produit une organisation politique et économique par branchement direct sur les corps. Personne ne sort les Fusils et Le Ministère des contes publics relèvent davantage d’une littérature d’intervention : le premier à partir du procès France Télécom, le second prenant appui sur un objet médiatique, une émission spéciale consacrée à la dette publique. Chacune à leur manière, ces formes hybrides se proposent de démonter les mécaniques de ratification langagière par lesquelles les structures de la finance dérèglementée démolissent tout un ordre social.Avec Maxime Boidy, maître de conférences en études visuelles à l’université Gustave Eiffel et Peter Szendy, philosophe, musicologue, professeur en humanités et en littérature comparée à Brown University
Sous la forme d’une discussion entre le chercheur en études visuelles Maxime Boidy et le philosophe Peter Szendy, il s’agira dans cette séance d’étudier à la fois l’imagerie et les formes symboliques du néolibéralisme, en particulier dans sa version britannique tendant à la globalisation avec le thatchérisme, et l’économie propre aux images – leur iconomie – qui sous-tend la circulation généralisée des images saturant le quotidien de nos sociétés médiatiques.
Avec Sophie Cras, maîtresse de conférences en Histoire de l’art contemporain à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Sophie Cras est historienne de l’art à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches explorent les points de rencontre entre art et économie, en s’intéressant particulièrement aux savoirs économiques développés au sein du champ de l’art, et au regard créatif et critique que les artistes et les œuvres livrent sur l’économie de leur temps. Elle a publié L’économie à l’épreuve de l’art. Art et capitalisme dans les années 1960 en 2018 au Presses du réel (traduction chez Yale University Press, 2019) et a édité l’anthologie De modestes propositions. Quelques traités d’économie rédigés par des artistes aux éditions B42 (2022).Avec Anthony Galluzzo, professeur des Universités en sciences de gestion à l’université de Saint-Étienne et Nathalie Obadia, galeriste
Anthony Galluzzo est Professeur des Universités en sciences de gestion à l’université de Saint-Étienne. Ses travaux de recherche portent principalement sur les imaginaires marchands et les cultures de consommation. Il est l’auteur de "La fabrique du consommateur" et du "Mythe de l’entrepreneur" aux éditions Zones/La Découverte.
Nathalie Obadia a créé sa première galerie d’art contemporain à Paris en 1993 suivie d’une antenne à Bruxelles en 2008. La galerie représente des artistes contemporains français et étrangers et participe à une dizaine de foires internationales. Elle a été vice-présidente du Comité professionnel des galeries d’art de 2005-2008. Elle est titulaire d’une maîtrise de droit international et européen (Paris II) et diplômée de Sciences-Po Paris (Relations internationales 1988) où elle est chargée d’un cours « Analyse du marché d’art contemporain » depuis 2015. Elle a publié les ouvrages Géopolitique de l’art contemporain (2023, Editions du Cavalier Bleu) et Figures de l’art contemporain (2024, Editions du Cavalier Bleu).Mardi 18 mars 2025, 18h - Paradoxe et cohérence de la critique artiste
Avec Eva Barto, artiste, co-fondatrice de la Buse, Ludovic Chemarin©, représenté lors de cette intervention par Damien Beguet, Laurent Marissal, peintre sans peinture
Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles notamment à la galerie gb agency (Paris, 2016), au Centre d’Art de la Villa Arson, (Nice, 2016) au Kunstverein Nuremberg, au Kunstlerhaus Stuttgart (2021), au Plateau Frac Ile-de-France, au Macro Museum à Rome (2022) et prochainement à Buenos Aires (2025).
Il a également été présenté dans des expositions collectives à la galerie Marcelle Alix (Paris, 2015), à la Biennale de Rennes (2016), à Kadist Foundation (Paris, 2016), à la Fondation d’Entreprise Ricard (Paris, 2017, 2019), au Wattis Art Center (San Francisco, 2017) à la galerie Max Mayer (2018, 2021), au musée de la Secession (Vienne, 2018), à la Biennale d’Anafi (Grèce, 2019), à la galerie Konrad Fischer (2024), ainsi qu’au Palais de Tokyo (2024).
En 2016, elle créé le projet éditorial Buttonwood.Press. Elle est co-fondatrice du collectif de droits des travailleur-euses de l’art La Buse et co-anime l’émission ForTune sur * Duuu Radio. Depuis 2019, elle enseigne à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon.
En 2005, l’artiste Ludovic Chemarin décide de mettre fin à sa jeune et prometteuse carrière artistique, afin de changer de vie, de passer à autre chose.En 2011, deux artistes, Damien Beguet et P. Nicolas Ledoux décident de réactiver la production de Ludovic Chemarin et de prolonger sa carrière artistique. Ils achètent alors contractuellement à Ludovic Chemarin l’intégralité des droits patrimoniaux de son travail passé. En parallèle, Ludovic Chemarin dépose à l’INPI son nom comme marque : Ludovic Chemarin©, qu’il revend immédiatement aux deux artistes. En 2014, ils demandent à Ludovic Chemarin de poser pour la réalisation du portait officiel de Ludovic Chemarin© et, en 2015, de produire un dessin avec sa signature pour seul motif. Ils en acquièrent ensuite par contrat de cession les droits de représentation, de reproduction et d’adaptation ; l’exploitation de sa signature devient possible.
Depuis 2011 Beguet et Ledoux produisent des œuvres sous le nom de Ludovic Chemarin©. Ils répondent à des invitations pour des conférences et des expositions en France et à l’étranger. Les deux artistes abordent avec leurs outils conceptuels, juridiques et formels le thème douloureux et très peu traité de la faillite artistique – la faillite de l’artiste – mais aussi de son éventuel salut par le rachat ou une forme de recapitalisation financière et artistique. Il est question de recontextualiser la matière artistique de Ludovic Chemarin dans le champ de l’art contemporain, de la manipuler en formulant de nouveaux protocoles et de nouvelles médiations.
Laurent Marissal alias Painterman
Laurent Marissal, né en 1970 à Clichy, vit et travaille à Paris. Il se définit comme peintre sans peinture mais pas sans actions picturales.
Le récit de ses actions est compilé dans la série « Pinxit » sous la forme d’énoncés, de témoignages, de dessins, de rapports, de tracts, de lettres, d’anecdotes, de poèmes, de dessins, de photographies... Il reste peintre quelles que soient les circonstances.
Cela commence en 1997, pour subsister il est gardien au musée Gustave Moreau pour exister et rester peintre il reprends la peinture en dessous de zéro. Sans peinture, il réalise des actions picturales clandestines – renverser sa chaise de gardien, mettre ses doigts dans la peinture du musée rénovation... Sans peinture, il plie le temps de travail sur le travail du temps. Sa pratique s’apparente au sabotage, à la perruque, à la reprise individuelle... Puis par des actions syndicalespicturales – tract, grève, manifestation... Il parvient à réduire le temps de travail et à augmenter l’espace de pause... Il prend le surnom de Painterman, et publie le récit de sa désaliénation : Pinxit (I).
Dans Pinxit (II) – Où va la peinture, salarié dans un centre de formation en alternance, il résiste à la division du temps et peint les jours ouvrés comme les jours chômés. On peut le suivre retrouver Nietzsche entre deux papes, rencontrer Kafka à Prague, périr par la nageuse, rendre un hommage pirate à Sol Lewitt, déplacer la stèle de Félix Gattari sur d’autres tombes…
Pinxit (III) – aca nada (il n’y a rien ici) se déroule entre Paris et Montréal. Le peintre a trouvé là son Arcadie, on le voit organiser une exposition clandestine dans un hôtel au Québec, peindre en parlant grâce au froid sur le Mont Royal, durant le printemps d’érable organiser une manifestation place du Canada à Paris concomitante de la manifestation place du Canada à Montréal, entre deux papes devenir indien, peindre la frontière entre les USA et le Canada, occuper le centre culturel canadien à Paris, communiquer avec un astronaute canadien en orbite… De retour à Paris, Laurent Marissal alias Painterman s’oppose à bibendum, inaugure la vitrine fantôme de Robespierre au musée du Barreau de Paris, serre la main à Caïn, fait le portrait de Brecht & Brecht, organiser des actions non alignées...
Depuis 2012, il publie, rédige, dessine et diffuse Nada, le journal des actions non visibles non cachées de Painterman en milieu hostile comme en Arcadie. Il travaille aussi à une histoire de l’art non visible et non caché (voir au presses du réel / Al Dante : Brecht & Brecht ; Portrait d’un terroriste en amateur d’art.)
Avec Aurélien Catin, auteur et militant, Émilie Moutsis, artiste, co-fondatrice du collectif La Buse, Emanuele Braga, artiste, chercheur et activiste
Emanuele Braga (1975) is an artist, philosopher, and activist whose work focuses on the relationship between art, economy, and technologies. He co-founded MACAO, a new center for art and culture, and the Institute of Radical Imagination (IRI), a transnational center for artistic research and production that explores post-capitalist alternatives. He has conducted lectures and seminars at various European universities and is currently a researcher at the University of Milano-Bicocca. Among the books he has authored and edited are : MOLECULOCRACY (Nero ed.), Art for UBI Manifesto (bruno ed.), and Art for Radical Ecologies Manifesto (bruno ed.).
Émilie Moutsis vit et travaille à Paris. Forte d’expériences multiples, l’artiste rend compte d’un mode de vie choisi, de sa condition de femme, de mère, d’artiste-autrice, chercheuse... Ses productions s’étendent sur un large spectre médiatique allant de l’autoportrait à la conférence-performance. Films, peintures, photos, performances sont les preuves accumulées d’un désir d’existence poétique à l’ère dite de l’anthropocène. Doctorante en arts plastiques à l’université Paris 8, sa recherche interroge la possibilité d’une individuation dans un contexte de surabondance visuelle, de raréfaction de projections désirables et de déjà-vus dystopiques. Co-fondatrice du collectif La Buse, elle milite pour la reconnaissance du travail artistique et la maîtrise du travail concret par les travailleur·ses de l’art eux·elles- mêmes.L’adresse originale de cet article est https://teamed.univ-paris8.fr/spip....